Notre histoire
Sierra Club notre histoire
L’histoire du Sierra Club débute à San Francisco en 1892, lorsque le naturaliste John Muir cofonde un club de randonnée pour les amoureux de la montagne. Muir croyait qu’un lien spirituel existait entre les humains et la nature. Il a apporté au Sierra Club une connaissance approfondie des espaces naturels d’Amérique du Nord, qu’il a transmise au cours de ses nombreux voyages sur tout le continent. Le Club est rapidement devenu un leader du mouvement américain de préservation des espaces naturels.
Au cours des six décennies suivantes, le Sierra Club est devenu l’organisation environnementale la plus importante et la plus efficace d’Amérique du Nord, avec des sections et des groupes locaux dans chaque État américain. En 1969, une poignée de Britanno-Colombiens ont décidé d’adapter et d’appliquer le modèle du Sierra Club pour lutter contre les coupes à blanc dans le Triangle Nitinat et le West Coast Trail sur l’île de Vancouver. Le BC Club est devenu la première section régionale canadienne du Sierra Club et poursuit encore aujourd’hui son travail en tant qu’organisation indépendante. Au cours des décennies suivantes, de nouvelles sections régionales se sont développées dans le reste du Canada pour enfin devenir la fondation indépendante Sierra Club Canada que nous connaissons aujourd’hui.
Préjudices passés et voies d’avenir plus justes
Bien qu’il est vrai que la philosophie de Muir eu un impact puissant sur le mouvement de conservation aux États-Unis et au Canada, il est cependant important de reconnaître que Muir est une figure controversée, une question qui a été longuement discutée par le Sierra Club américain. Son œuvre excluait les personnes de couleur et niait l’importance des peuples autochtones dans la gestion et la préservation des terres que Muir et ses contemporains cherchaient à protéger. Par conséquent, de nombreux autochtones furent chassés de leurs territoires au cours des premiers mouvements de conservation. Dans certains cas, ils ont été contraints de travailler sous contrôle colonial pour pouvoir rester dans les zones protégées.
En fait, la vision de Muir de la nature sauvage comme un espace inhabité — plutôt qu’un paysage habité ayant déjà été témoin de liens culturels profonds — sous-tend des allégations que de nombreux écologistes ont combattues. En effet, elle suggère que des terres apparemment non développées peuvent être librement appropriées pour des projets publics ou privés. Cette idée réapparait chaque fois que les gouvernements et leurs partenaires privés cherchent à installer de nouvelles décharges, des pipelines et d’autres infrastructures polluantes. Ces développements ne font pas que nuire à la terre, ils perpétuent également la culture coloniale de l’effacement présente dans les écrits et le militantisme de Muir.
La tâche des personnes qui composent la Fondation Sierra Club Canada aujourd’hui est d’examiner de façon critique comment la domination coloniale, le racisme, l’exclusion et la dépossession ont façonné l’histoire du mouvement de conservation. En parallèle, nous devons travailler à la construction d’un avenir meilleur, plus juste et inclusif.
Sierra Club aujourd’hui
Ce que nous retenons de l’héritage de John Muir et de ses contemporains, c’est une sensibilité envers les espaces naturels de proximité, l’interconnexion entre les humains et l’environnement, et nos liens émotionnels avec certains lieux, que beaucoup d’entre nous habitent sur des terres non cédées. Malheureusement, l’histoire de l’organisation (Sierra Club) sur laquelle la Fondation Sierra Club Canada est basée, et les problèmes systémiques liés à l’histoire de la conservation au Canada, ont joué un rôle dans la perpétuation de la discrimination et de la violence coloniale envers les peuples autochtones (1).
Nous sommes maintenant engagés envers la justice, l’équité, la diversité et l’inclusion. Aujourd’hui, la FSCC cherche à amplifier les voix des communautés sur le terrain. Nous nous efforçons de lutter contre les injustices historiques, d’être une organisation de plus en plus inclusive et de participer à l’activisme de la conservation. Nous cherchons à faire entendre les voix des populations locales et autochtones en faveur de la justice environnementale, dans le respect des droits issus de traités et la responsabilité à leur égard. Nous cherchons à utiliser notre expérience, nos ressources et notre nom reconnu internationalement pour amplifier les mouvements locaux. Nous considérons la conservation collaborative et inclusive comme la voie la plus efficace et la plus juste vers un avenir durable.
Si vous souhaitez en savoir davantage sur notre travail en cours en matière de justice, d’équité, de diversité et d’inclusion, ou si vous avez d’autres questions sur la façon dont nous reconnaissons la complexité de l’héritage de John Muir, veuillez vous adresser à notre comité national JEDI : info@sierraclub.ca.
(1) Notre organisation sœur, Sierra Club BC, a également réfléchi et assumé la responsabilité de son rôle dans le préjudice causé aux peuples autochtones dans sa déclaration Balancing the Canoe.